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Ombres, lumière et beauté. Shadows, light and beauty.

Tumultueuse alternative -nouvelle érotique

Tumultueuse alternative.

  « Deux jeunes femmes proches de la trentaine, délurées et physiquement agréables, aimeraient inscrire un souvenir envoûtant en leur univers érotique de cette fin d’été provençal. Vous êtes un homme sensible et cultivé, doux, la sensualité curieuse mais expérimentée, le sourire généreux, proposez nous vos mots, beaux, chauds, sensibles et s’ils ont le talent de nous tracer un chemin promesse de volupté nous pourrons nous rencontrer et vivre à trois, une seule nuit. »

Une douce folie de début de soirée entre copines d’enfance, un jeu pour défier le clan mâle, aucune certitude de lire une réponse un tant soit peu attractive. Elles se regardèrent un long moment et finirent par opiner. Un clic et quelques embrassades et éclats de rire plus tard, un appel à l’homme était lancé.

Des réponses ne tardèrent pas à s’afficher, décevantes. Banalités, écriture pénible, vulgarités, dimensions de phallus présageaient de la déconvenue. Une belle réponse, originale, tendre et bien écrite émanait d’une femme dans la cinquantaine. De trop longs moments plus tard, alors que la déception pointait, un message signé Boris raviva la flamme.

« Mes douces amies, j’aimerais vous recevoir et partager avec vous les moments que vous convoitez. Je vous recevrai dans le salon Azur d’une résidence que je possède dans l’arrière pays provençal. J’écouterai chacune d’entre vous, en l‘absence de l’autre, me proposer le scénario d’un jeu érotique à trois. Ensemble nous ferons vivre un des deux scenarii, ou peut-être les deux. Sachez cependant que je poserai une exigence à votre scénario. Soyez toutes deux à dix neuf heures à l’entrée de la gare TGV d’Avignon, mon chauffeur viendra vous accueillir, une enveloppe vous fera connaître la teneur de mon exigence. Une demi heure plus tard vous serez auprès de moi, ce moment de confort et de calme vous permettra de rêver et d’ourdir l’intrigue qui comblera vos convoitises les plus secrètes. Boris ».

Une émotion intense étreignit les deux jeunes femmes en lisant et relisant ces mots. Un homme doux, un confort matériel, et une forme de galanterie qui offre la liberté de l’initiative. Mais que cachait donc cette exigence ? Le ton suggère un exercice du pouvoir peu confronté à la contradiction, l’acquiescement ne souffre pas le doute, il convoque. Les deux jeunes femmes se regardèrent comme des enfants au jeu et partagèrent en un instant cette excitation qui déjà animait délicieusement les papillons de Venus au bas du ventre qui se répandaient comme un parfum épicé jusqu’au plus intime.

Le salon Azur

Le salon Azur présentait une belle hauteur sous un plafond traversé de poutres noires de dimensions imposantes. Un immense lit ovale occupait le centre, recouvert d'un drap azur et d'oreillers de couleurs, tailles et volumes divers. Le mur proche était constitué de pierres dans lesquelles s’encastraient trois grands miroirs.

Un énigmatique cercle d'acier dont le diamètre évoquait une étude de Léonard de Vinci sur le corps humain était suspendu  devant le pied de lit par une lourde chaîne accrochée au point supérieur du cercle, et terminée par un puissant ressort fixé à la poutre. Alexandra remarqua immédiatement que le cercle d'acier était muni de deux larges supports en bois massif en sa partie inférieure et de deux menottes en cuir épais en sa partie supérieure.

Boris fut promptement subjugué par la posture d’Alexandra, cette façon de proposer ses formes à l’espace telle une star du Septième Art. Sophie lui inspirait une forme plus mystérieuse de sensualité qui l’enivrait et attisait en lui l’impatience de la connaître d’avantage.

 « Vous déciderez du jeu mais chacune sera doucement mais fermement soumise par l'autre à la cravache ou au fouet.»  Ces mots découverts dans l’enveloppe du chauffeur promettaient une soirée chaude et tumultueuse. Boris invita Alexandra à retirer les objets contenus dans un vieux coffre, Sophie frémit à la vue du fouet, de la cravache et des menottes.

Le tirage au sort désigna Alexandra. Sophie fut flanquée d’un casque audio qui diffusait une variété de chaudes expressions sonores du plaisir féminin. Un loup aveugle lui recouvrit les yeux et deux menottes en cuir rouge lui retinrent les bras dans le dos ; elle ne saisirait pas le moindre mot décrivant le jeu qui serait proposé à Boris. La rivalité entre les copines d’enfance était apparue durant le trajet. Chacune  avait préféré dissimuler à l’autre le jeu qui lui permettrait de rencontrer l’exigence de Boris, et, peut-être, lui plaire. Le temps d’Alexandra était venu.

Alexandra

- Boris, je vais offrir à cette fille la douceur, la force et la brûlure du toucher du cuir sur la peau. Il faut que tu saches que j'aime cela, cet ascendant sur le corps, cette délectation du pouvoir, je n'ai pas envie de jouer, de simuler, elle recevra les caresses de ces flammes de cuir jusqu’à l’estocade et aussi longtemps, et surtout aussi intensément, qu’entre mes cuisses l’émotion et le battement des papillons mouilleront ma chatte ... je ne supporterais pas que mon plaisir soit interrompu.

- Tu en retireras vraiment un certain plaisir ?

- La tenir attachée sur ce cercle d'acier, sous mon emprise, les poignets fermement enserrés dans ces bracelets de cuir,  un doigt peut-être pourrait déplacer son corps entier,  la regarder osciller au rythme des mouvements du cuir, soigner les mouvements qui lui dictent ses cris, simuler la frappe qui claquera dans la tête et attisera l’attente de la vraie brulure,  te tenir entre mes bras, te distiller la jouissance dans l'univers de sa douleur ...  j'en tremble de désir ...

Je te prodiguerai les caresses les plus douces ... tu frémiras de plaisir devant elle, tu m'autoriseras à aller plus loin, à la dompter pour de bon, à cet instant son regard sera mon plaisir, ses gémissements seront ma jouissance ultime ...

Boris espérait beaucoup de son appel à l’imagination de ces jeunes femmes mais les propos d’Alexandra outrepassaient ses espoirs. La révélation du scénario de Sophie lui tardait. Casque audio,  loup et menottes, ce fut le temps de Sophie

Sophie

- Boris, la flagellation est un jeu entre le chat et la souris, les regards, les petits cris, les instants d’attente, le son du souffle qui se cherche …  Je veux que ses sensations soient sous mon contrôle, tu resteras sur cette couche à nous regarder, je la caresserai tendrement, voluptueusement, afin que cette volupté octroie au martinet à venir le plus subtil de son pouvoir. Je veux sentir son corps tressaillir sous mes caresses et gémir d'avantage sous la feinte tendresse de mes coups, que la caresse de mes mains, ma bouche, ma langue lui fasse ensuite amèrement ressentir l’effleurement du cuir. Je la veux perdue dans un maelstrom. Je veux que la douleur intensifie le plaisir à venir, que l'orgasme rende haïssable la chaleur du fouet, que tout se confonde, que petit à petit elle ne sache plus rien, ne comprenne plus rien, ne maîtrise plus rien sinon les sensations qui l’assaillent de toutes parts. Elle sera sensation, douleur, toucher, peur, plaisir, émoi,  elle ne sera plus qu'une femelle aux prises à son ressenti de l’instant, une boule de nerfs hors contrôle abandonnée par son histoire, ses règles, ses bienséances ...

A ce moment je l'offre à ton corps, à ta queue triomphante, je t'offre la chair de cette créature habitée de ses seules sensations, de douleur, de plaisir. Toute la sensibilité de cette femme sera à toi. Jusque dans tes bras, ton sexe enfoui et cajolé dans sa chair je poursuivrai, tu sentiras son corps se tendre sous la cravache, tu goûteras les tressaillements de son intimité profonde sous le divin de mes caresses.

Boris

La folle imagination de ces deux tigresses l’enthousiasmait. Face à une telle alternative un choix s'imposait désormais à lui. Il fit quelques pas vers le lit, saisit la cravache en main droite, en éprouva la flexibilité et la sonorité par quelques mouvements dans l’air.

- Celle qui recevra cet instrument de ma main donnera vie à son jeu.

Alexandra lui tourna subitement le dos, fit glisser son T-shirt par-dessus les épaules et l’oublia au sol. Elle fit volteface  les bras croisés devant la poitrine et s’approcha, féline, de Boris. Son jeans taille basse et ses talons hauts conféraient à sa démarche un charme insolent, inconsciemment elle invoquait le pouvoir des  sens, résolue à obtenir le droit d’assouvir la passion lancinante qui lui avait murmuré tant de promesses entre les cuisses alors qu'elle attendait sans les entendre la fin des paroles de Sophie. Un rapide regard teint de défi en direction de Sophie, un pas de plus vers Boris qui se sentit traversé par la fureur de son regard.

- Donne la moi, je la veux. Offre la moi au bout de cette lame de cuir et nous ferons ensemble un voyage que tu n’oublieras jamais.

- Je veux d’abord te voir entièrement nue, offerte à mon plaisir.

Sur cet ordre un sourire vainqueur redessina le visage de la belle tigresse. Elle obtempéra non sans avoir jeté un regard dominateur en direction de l’autre fille et vint se poster entièrement nue face à Boris, altière, victorieuse. Il éprouva la tendresse du cuir de la cravache sur la paume de la main puis posa la souple boucle noire sur la hanche droite d’Alexandra, sur la gauche ensuite.

- Retourne toi et avance d’un pas.

Cette position dissimula à Alexandra le mouvement de la cravache qui vint brièvement imposer une marque de chaleur sur la croupe. Sophie lui infligea alors un sourire qu’elle voulait moqueur et plus douloureux que le cuir. Boris éloignait le cuir de la peau pour l’y reposer ensuite, délicatement le plus souvent, parfois plus fermement. Le rythme de la respiration d’Alexandra s’accroissait dans l’attente et  l’anticipation. Elle vit dans la joie de Sophie se dessiner le mouvement de cravache et retint un cri lorsque la première vraie brulure se fit sentir sur la cuisse, la seconde sur le flanc.

Boris tendit l’instrument à Sophie.

- Elle est à toi, sache surtout prendre tout ton temps, cette nuit entière est à nous … 

 

Ronald Samuelson   2013

Nouvelle présentée au Concours Edilivre 2013 mais non retenue dans les 20 premiers.

http://www.edilivre.com/communaute/2013/05/15/votez-pour-votre-nouvelle-erotique-preferee-jusquau-30-mai/

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